Découvrez en images le nouvel hippodrome ParisLongchamp

Article de Carole Papazian paru dans le figaro immobilier le 22 mars 2018.

Le nouveau bâtiment doré conçu par l’architecte Dominique Perrault se fond à merveille dans le bois de Boulogne. Le grand public peut découvrir le site à partir de dimanche. Tribune, terrasses, «planches», brasserie… suivez-nous.

Waouh! En arrivant devant les grilles d’entrée de l’hippodrome de Longchamp, la couleur dorée «gold pearl», les lignes tendues et les arrêtes du bâtiment réjouissent l’œil et s’impriment dans la rétine. L’hippodrome du Bois de Boulogne qui accueille chaque année en octobre le Grand prix de l’Arc de triomphe, «la plus grande course hippique du monde», a achevé sa mue. «Après deux ans de travaux intenses, nous sommes à l’aube d’ouvrir la nouvelle tribune très mythique de ParisLongchamp», annonce, souriant, Édouard de Rothschild, le président de France Galop, qui organise plus de 7000 courses de galop par an et gère six hippodromes. «Ce nom illustre notre philosophie, on ne veut pas rester entre soi». L’hippodrome de Longchamp est donc devenu ParisLongchamp pour mieux résonner aux oreilles, notamment celles des étrangers de passage.

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Sur place, des équipes s’affairent encore çà et là, mais tout a été mis en place pour que tout soit prêt ce dimanche, jour d’ouverture au grand public. Ce jour-là, l’entrée sera gratuite avec 20.000 places ouvertes à ceux qui passeront commande en ligne. «Nous voulons partager ce lieu avec les Parisiens, donner un nouveau souffle aux courses mais aussi en faire un lieu qui va au-delà des courses» explique Édouard de Rothshchild. Ainsi, pour l’inauguration, il y aura bien sûr des courses, des animations pour les enfants, mais aussi un concert de… The Avener.

Les cyclistes, qui enchaînent les tours sur la piste cyclable qui fait le tour de l’hippodrome, ont suivi au fil de leurs entraînements l’avancée du chantier. Son coût? 140 millions d’euros. Les travaux orchestrés par Bouygues ont débuté en octobre 2015. Le résultat est là: une nouvelle tribune de 160 mètres de long et de 23 mètres de haut a été construite, plus ramassée que l’ancienne. Le bâtiment de verre qui la coiffe, joue les transparences et les vues à 360 degrés. «L’hippodrome est plus compact, on peut aller d’un point à l’autre sans rien rater et il sera connecté avec une application qui permettra aux néophytes d’être informés de ce qui se passe, de parier, il sera aussi possible de géolocaliser un cheval et de le suivre» confie Olivier Delloye, le directeur général France Galop.

Une visite qui donne envie de revenir

En suivant Dominique Perrault, on comprend mieux l’esprit du lieu, le geste architectural, les prouesses

techniques et leur but. «Le porte à faux de la tribune donne une dynamique au bâtiment, celui d’un cheval au galop, mais ce n’est cette dynamique vient aussi de l’inclinaison de la tribune vers le champ de courses et la ligne d’arrivée». Il suffit de gravir les marches pour se retrouver sur «les planches», un clin d’œil à Deauville, où se réunit au mois d’août le monde des courses. Le porte à faux d’une douzaine de mètres, le camaieu de dorés chaleureux qui rappelle le lichen des arbres et l’écorce des platanes, les planches (qui ne sont pourtant pas faites de bois!) sculptent la personnalité de l’endroit.

«Il fallait que l’architecture soit capable de disparaître dans le paysage, on n’est pas dans l’héroïsme de la construction, mais dans la sensualité», résume Dominique Perrault. Transparences, terrasses dont les garde-corps sont abaissés quelques gradins plus bas comme dans une piscine à débordement, nouvelles vues entre bois et champ de course, tribune où vibrer devant les courses, gradins où se poser pour profiter de l’instant, les points de vues sont multiples. Et l’intégration dans le bois est réussie, 105 nouveaux arbres ont d’ailleurs été plantés et l’hippodrome est bien plus vert qu’avant avec 55.000 mètres carrés de pelouse ajoutés pour accueillir le public.

Depuis ces planches, ou depuis les terrasses, s’offrent des vues complètement dégagées, à l’ouest comme à l’est. Le Mont Valérien, le bois de Boulogne, la Défense, les pistes, d’ici les visiteurs pourront en prendre plein la vue. Ils pourront aussi se restaurer dans une brasserie et une guinguette dans une ambiance familiale, ou faire la fête les «jeudi» jusqu’à deux heures du matin. Le village ParisLongchamp doit devenir un lieu «où l’on mange, on se rencontre, où on danse» et pas seulement les jours de course. Aux manettes le groupe Noctis qui anime déjà bien des nuits parisiennes. Laurent de Gourcuff, son président le promet, «nous voulons inscrire l’hippodrome dans l’agenda des sorties parisiennes et donner ici une dose d’adrénaline aux Parisiens». Architecture, nature et plaisir, un beau programme!

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Dans la coulisse du nouvel hippodrome de Longchamp

Elsa Dicharry pour « Les Echos » le 22 mars 2018.

La nouvelle tribune de l’hippodrome de Longchamp, conçue par l’architecte Dominique Perrault, est censée évoquer un cheval au galop.

Le célèbre champ de courses parisien s’est offert une rénovation à 140 millions d’euros. Il ouvrira ses portes au public le 29 avril.

Cà et là, quelques ouvriers s’affairent encore sur l’hippodrome de Longchamp. Mais le chantier de rénovation du célèbre champ de courses hippiques parisien – inauguré en 1857 sous Napoléon III – touche à sa fin. Et le site ouvrira de nouveau ses portes au public le 29 avril.

Les travaux –  engagés en octobre 2015 et menés par Bouygues – auront coûté 140 millions d’euros. La nouvelle tribune a été imaginée par Dominique Perrault, auquel on doit aussi, notamment, la Bibliothèque nationale. L’architecte a conçu un bâtiment qui semble « en mouvement, comme un cheval au galop », explique-t-il, avec un impressionnant « porte-à-faux d’une douzaine de mètres »dont l’effet est renforcé par des « jeux de niveaux ».

« Travail chromatique »

L’entrée du nouveau ParisLongchamp, dont l’architecte a opté pour des tons ocre. – Elsa Dicharry pour « Les Echos »

Alors que la tribune en béton construite dans les années 1970, massive, s’étendait sur plus de 300 mètres de long, celle-ci, plus petite (160 mètres), se veut davantage « en harmonie avec la philosophie du XIXe siècle », et vise à « retrouver le lien avec la nature » qui présidait à l’origine, en s’intégrant mieux dans le paysage. Elle offre en outre une vue panoramique sur son environnement. Sauf côté piste où l’architecture incite le spectateur à se « concentrer sur l’évènement », explique Dominique Perrault. « Nous avons aussi cherché à faire un travail chromatique […], note l’architecte, avec un camaïeu de bronzes, de cuivres et de dorés », qui « fonctionne à toutes les saisons », rappelant, à l’automne, la couleur des feuilles d’arbres, ou apportant, à l’été, davantage encore de luminosité.

Vidéo – L’hippodrome de Longchamp fait peau neuve

Le bâtiment sera cependant doté d’extensions pour les grands évènements – en particulier le Grand prix de l’Arc de Triomphe, qui fera son retour à Longchamp en octobre après deux années à Chantilly – afin d’accueillir jusqu’à 100.000 spectateurs.

Attirer un nouveau public

La nouvelle tribune « magnifie le spectacle, en offrant une vue complètement dégagée de tout pilier et permet de profiter au maximum des courses », s’enthousiasme Olivier Delloye, directeur général de France Galop, le gestionnaire de l’hippodrome de Longchamp. « Nous sommes persuadés que cela va donner un nouvel élan aux courses de galop en France », renchérit Edouard de Rothschild, président du groupe.

La vue depuis le quatrième et dernier étage de la tribune de Longchamp. – Elsa Dicharry pour « Les Echos »

L’enjeu est important. Il s’agit également d’attirer sur place un nouveau public, pas forcément grand amateur de courses, afin d’augmenter les recettes. France Galop a noué en ce sens  un partenariat avec Noctis , qui se présente comme un spécialiste des sorties parisiennes. Au programme : dîners dans la brasserie, soirées guinguette, cinéma en plein air ou concerts…

Elsa Dicharry

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